Nous souhaitons créer une exposition qui mette en lumière l’éventail de nos mécanismes d’adaptation – classiques ou inventifs – face à l’époque actuelle. Après tout, les artistes sont aussi des êtres humains, et il est quasiment impossible de compartimenter ce qui se passe dans le monde et ce qui se passe dans l’atelier.

Jardinez-vous, cuisinez-vous, méditez-vous, manifestez et organisez-vous, faites-vous du doom-scrolling ou relisez-vous des classiques, êtes-vous obsédé par les podcasts criminels et l’humour noir, vous tournez-vous vers la sorcellerie ou le vélo, vous réfugiez-vous dans la nostalgie ou l’automédication… accro à l’actualité ou en blackout total… ? Comment ces dynamiques se manifestent-elles dans votre art ? Que pensez-vous que l’art puisse apporter au discours – provocation et remise en question, guérison et repos, ancrage dans l’histoire, ou tout autre chose ?

Ce thème étant volontairement large et ouvert à une interprétation réfléchie, nous anticipons une belle diversité dans les propositions, mêlant beauté et humour noir. Nous pensons que, puisque cette expérience est en quelque sorte universelle en ce moment – peu importe votre position dans n’importe quel débat, le monde tel que nous le connaissions est en train de disparaître – un objectif secondaire est de rappeler aux gens qu’ils ne sont pas seuls à porter ces fardeaux.

Nous pensons qu’il serait à la fois intéressant et stimulant de proposer aux participants de lire les paroles de la chanson de R.E.M. "It's the End of the World as We Know It (and I Feel Fine)" et de réagir à une ligne qui les touche particulièrement – comme point de départ pour créer ou sélectionner leur propre œuvre engagée.